© Tourisme Québec, D. Lafond
Un peu d’histoire
L’origine de la poutine est débattue. Deux hypothèses existent au sujet de sa création. Les deux pointent néanmoins vers la même région.
1. Selon une première version, la poutine serait née dans le village de Warwick. En 1957, au restaurant Le lutin qui rit, Eddy Lainesse aurait commandé des frites et demandé qu’on les garnisse de fromage en grains. Perplexe, le propriétaire, Fernand Lachance, aurait répondu : « ça va faire une maudite poutine ! » (soit « ça va faire une sacrée pagaille », grosso modo). La sauce brune aurait été ajoutée plus tard. Un menu du Lutin qui rit de 1957 atteste qu’on pouvait y commander une poutine pour un gros 35 sous.
2. Selon une deuxième hypothèse, la poutine serait née à Drummondville au restaurant Le Roy Jucep. En 1950, son proprio, Jean-Paul Roy, aurait mis au menu une « patate sauce ». Des clients y auraient ajouté leur propre fromage en crottes et, quand la version fromagère est devenue populaire, le restaurant aurait décidé de la mettre au menu. L’établissement a quand même reçu de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada un certificat qui atteste qu’il est l’inventeur de la poutine.
C’est bien beau de savoir d’où vient la poutine, mais, le plus important, c’est encore de savoir où en manger une! Elle est au menu de toutes sortes d’établissements en ville, du resto chic au casse-croûte.
© Susan Moss
En version gastronomique
Frites, fromage en grains et sauce brune sont des ingrédients sans noblesse, pensez-vous. Détrompez-vous, car Martin Picard l’a réinventée en la garnissant de foie gras. Ses frites coupées à la main sont cuites dans du gras de canard, son fromage en grains est recouvert d’un généreux lobe de foie gras et d’une sauce au… foie gras de canard. Elle fait un tabac à son restaurant Au Pied de Cochon.
© Susan Moss
En d’infinies déclinaisons
La poutine se mange à toutes les sauces dans les casse-croûte comme La Banquise (ouvert jour et nuit), où ses garnitures sont bien plus que fromagères. Dans les succursales de Poutineville, on peut même créer sa propre version, en choisissant au menu les ingrédients qui lui conféreront une toute nouvelle personnalité.
Au déjeuner
La poutine n’est pas un plat qui s’avale le matin, direz-vous. Eh bien, vous changerez d’idée quand vous aurez essayé celle du Fabergé (oignons caramélisés, poivrons, bacon, sauce hollandaise et œuf tourné léger) ou celle « du lendemain » du Burger Bar Crescent (champignons sauvages sautés, œuf frit, huile de truffe et morceaux de bacon).
Il n’y a pas de limite à ce qu’on peut faire avec une poutine, mais on ne se lasse jamais de l’originale! Voici où en manger en ville, des classiques, des excentriques, des végés et même des véganes.
Broue Pub Brouhaha – plusieurs succursales
Chez Claudette – 351, avenue Laurier Est
Chez Tousignant – 6956, rue Drolet
Chez Ma Tante – 3180, rue Fleury Est
Décarie Hot Dog – 953, boulevard Décarie
Deville Dinerbar – 1425, rue Stanley
Dunn’s Famous Delicatessen – plusieurs emplacements
Frite Alors! – plusieurs emplacements
Hippi Poutine – 4135, rue Saint-Denis
Le Hachoir – 4175, rue Saint-Denis
La Belle Province – plusieurs emplacements
La Belle & La Boeuf – plusieurs emplacements
© Susan Moss
Maamm Bolduc – 4351, rue de Lorimier
Ma Poule Mouillée – 969, rue Rachel Est
Mister Steer Restaurant – 1198, rue Saint Catherine Ouest
Montreal Pool Room – 1217, boulevard Saint-Laurent
Montreal Poutine – 181, rue Saint Paul Est
Orange Julep – 7700, boulevard Décarie
Paulo et Suzanne – 5501, boulevard Gouin Ouest
Paul Patates – 760, rue Charlevoix
Patati Patata – 4177, boulevard Saint-Laurent
Restaurant Greenspot – 3041, rue Notre-Dame Ouest
Jason Lee
Dans la vie, Jason aime deux choses : manger et prendre des photos. Dans son blogue, Shut Up and Eat, il passe à table et livre recettes et critiques. Jason s’est donné pour mission de planter sa fourchette dans tous les restos de Montréal, car sa faim justifie les moyens.