DJ Karaba vit au rythme de Montréal !
En ce qui concerne la musique, DJ Karaba préfère garder les choses simples. « Le principal objectif, c’est que ce soit dansant. Même si c’est juste un hochement de la tête ou de l’épaule, je veux que les gens aient envie de bouger sans même avoir à y penser ». D’ailleurs, elle-même sourit et danse tandis qu’elle en parle.
Karaba est originaire de la France, elle est arrivée à Montréal à l’âge de sept ans et se considère maintenant comme une « véritable québécoise » ; ses chansons reflètent d’ailleurs parfaitement la vie montréalaise dans son essence. « Je suis très attachée à cette ville, je veux la célébrer avec ma musique ; les endroits où j’ai grandi sont très symboliques pour moi », dit-elle. En tant que jeune danseuse ayant suivi une formation professionnelle à Montréal, Karaba a été influencée par la culture locale. Elle a été élevée dans une famille où le Motown, Marvin Gaye et la musique du Congo — le pays de son père — occupaient une place importante ; elle se souvient d’ailleurs de son enfance à Montréal comme d’un « immense pot-pourri musical ». Au fil de son exploration de l’afrobeat et du rap québécois (du rap québ pour les intimes), elle a découvert des artistes marquants comme le groupe Muzion et le rappeur Sans Pression. Le deejaying est rapidement devenu le principal exutoire de sa créativité. Si aujourd’hui Karaba ne danse plus professionnellement, elle s’assure tout de même de faire bouger les foules, que ce soit en salle ou lors des festivals.
Karaba hiverne actuellement à Los Angeles, mais elle est impatiente à l’idée de revenir en ville. C’est dans le Village gai et l’est de la ville qu’elle se sent chez elle ; des endroits comme Hochelaga lui tiennent particulièrement à cœur. « C’est mon quartier préféré », mentionne-t-elle. « Dans l’est de Montréal, on peut côtoyer des gens issus du milieu de la musique, de jeunes familles et des personnes qui ne se prennent pas trop au sérieux ! »
Quand on lui demande ce qui lui manque de Montréal, Karaba n’hésite pas une seconde. « La langue ! Elle a quelque chose d’accueillant, c’est très spécifique à cette petite province-là », explique-t-elle. La musicienne a aussi hâte de renouer avec ses bars préférés, tels que le Belmont et le Pamplemousse, ou encore d’aller se balader sur la grève et la promenade du Village au Pied‑du‑Courant. « C’est super comme endroit », dit-elle. « L’atmosphère y est très relaxe ».
Karaba croit fermement que le déjeuner est le repas le plus important de la journée. « Ce qui est génial à Montréal, c’est qu’on y sert les meilleurs déjeuners ». Elle garde d’ailleurs d’agréables souvenirs de son premier emploi chez Dame Tartine, un restaurant de brunch très apprécié. On sent que notre discussion lui met l’eau à la bouche, car elle mentionne vite la dynamique scène culinaire haïtienne de Montréal. Ce n’est effectivement pas l’offre en la matière qui manque, ce qui tombe à point puisque la ville est facile à parcourir à pied. « J’adore le fait que tout est à distance de marche à Montréal. J’aime me promener en écoutant de la musique, c’est tellement plaisant ! »
En parlant de musique, le dernier simple de DJ Karaba — Roots — est un groove incontestable inspiré de l’ampiano sud-africain ; il trouvera certainement sa place dans vos listes de lecture printanières. D’ailleurs, on peut maintenant l’écouter sur toutes les plateformes. « Je l’ai nommé Roots parce que pour moi, c’est comme de retourner en Afrique », dit-elle. « J’en suis très fière et je crois que c’est une chanson qui fera danser les gens, c’est toujours ça l’objectif ». Si l’on se fie au reste de son catalogue musical, c’est certain que nous allons nous trémousser au rythme de son nouveau morceau !
Mark Hamilton
Mark Hamilton est gestionnaire de communauté pour QueerMTL et un musicien qui voyage partout dans le monde grâce à ses projets Woodpigeon et Frontperson. Également étudiant des cycles supérieurs en histoire, il mène des recherches sur l’activisme LGBTQ+ dans la métropole. Résident de Montréal depuis 2015, on le retrouve le plus souvent en route sur un vélo BIXI, avec quelques minutes de retard.