Le Sir Winston Churchill Pub, une icône de la rue Crescent

Richard Burnett

Richard « Bugs » Burnett est un auteur, rédacteur, journaliste, blogueur et chroniqueur canadien. Il écrit pour des hebdomadaires indépendants ainsi que des publications grand public et LGBTQ+. De plus, Bugs connaît Montréal comme une drag queen connaît les produits de beauté.

Cet article a été mis à jour le 13 juin 2022.

Depuis des décennies, l’épicentre du nightlife montréalais au centre-ville est la rue Crescent, où la clientèle locale se mêle aux touristes, célébrités sportives et autres stars de passage. Au cœur de l’action se trouve le Complexe du Sir Winston Churchill Pub, qui abrite le Sir Winston Churchuill Pub au rez-de-chaussée, le resto-bar Winnie’s à l’étage et, au deuxième, le Karina’s Club Lounge.

Célébrités sportives, vedettes du rock et stars du cinéma

Le Sir Winston Churchill Pub a été fondé en 1967 par Johnny Vago, qui dans une autre vie a été conseiller économique pour le gouvernement de Fidel Castro (en 1959-1960) et ami du révolutionnaire cubain Che Guevara. Sous l’égide de Vago, le pub a rapidement été adopté par tous comme un lieu de rencontre par excellence.

C’est le cas du légendaire imprésario montréalais Donald Tarlton, promoteur du concert des Rolling Stones en 1972 au Forum de Montréal. Lorsque un assaillant a fait exploser quelques camions contenant l’équipement de tournée du groupe, m’a raconté Tarlton, « les dirigeants du Forum m’ont retrouvé sur la rue Crescent, au Sir Winston Churchill, où je buvais avec Mick [Jagger] ». Tarlton et son équipe ont dû faire des pieds et des mains pour se procurer du nouveau matériel pour le concert, mais après tout, comme on le dit dans le métier, le spectacle continue.

Un autre soir, en juin 2002, le relationniste montréalais Dave Jones s’est arrangé pour que l’inimitable Prince assiste à un spectacle du groupe RnB Liquid Groove au Karina’s. « Aux alentours de 2 h du matin, une limousine allongée s’est arrêtée et un homme en costume rouge en est sorti ; dans le club, tout le monde est devenu fou ! raconte Jones. Prince est entré avec son garde du corps et ils sont restés environ 30 minutes. Il était venu voir le groupe parce qu’il adorait les performances live. » Même aujourd’hui, le claviériste de Liquid Groove, Allister Philip, n’a rien oublié : « C’était une soirée grisante ! »

La semaine suivante, c’était au tour de Wyclef Jean de suivre les conseils de Jones et de visiter le Karina’s : « Wyclef a fait du break dance sur la piste, puis est monté sur scène pour chanter quelques morceaux avec notre groupe maison ! »

De nos jours, on peut encore y croiser quelques célébrités, surtout venant du milieu du sport.

 

Festival Grand Prix sur Crescent

Depuis 1999, la rue Crescent est l’hôte du très populaire Festival Grand Prix sur Crescent, qui se tient annuellement en juin pendant la semaine du Granx Prix de la F1 canadienne. Des amateurs de course de partout sur la planète s’y rendent pour admirer les rutilants bolides et assister à des concerts gratuits.

« Nous avons des groupes de fanatiques de la F1 — de New York, des Maritimes, de l’Ontario — qui viennent à Montréal pour le week-end du Grand Prix depuis plus de 15 ans, dit Jan Wilson, la directrice générale du Sir Winston Churchill Pub. Nous avons des réservations jusqu’à un an à l’avance ! C’est parce que l’on peut voir tout ce qui se passe sur Crescent depuis notre terrasse. »

 

Se payer du bon temps

Selon Wilson, le Sir Winston Churchill Pub est toujours très populaire auprès des « jeunes de 18 à 24 ans ». En fait, le pub se classe parmi les dix meilleurs endroits pour fêter en Amérique du Nord selon l’émission Late Night with David Letterman.

À l’étage, le pub anglais Winnie’s, avec ses comptoirs en marbre et ses meubles de bois et de cuir, s’est intégré à l’histoire locale en devenant le repère du légendaire journaliste Nick Auf der Maur et du célèbre écrivain Mordecai Richler. « Nick s’amusait à nous pincer les fesses quand il entrait, » raconte Margo MacGillivray, qui a été serveuse au Winnie’s de façon intermittente depuis 1978. « Mordecai, lui, était très, très timide, et il s’asseyait ici avec Nick pour boire et discuter. »

Aujourd’hui, le Winnie’s attire des foules de la mi-vingtaine à la mi-soixantaine grâce à une des meilleures offres de 5 à 7 en ville.

« Le Sir Winston, c’est le point d’ancrage de la rue Crescent, dit Wilson. C’est là où tout a commencé. De nombreux clubs sont allés et venus, mais nous sommes toujours là. De génération en génération, les gens viennent au Sir Winston pour se payer du bon temps. »

Richard Burnett

Richard « Bugs » Burnett est un auteur, rédacteur, journaliste, blogueur et chroniqueur canadien. Il écrit pour des hebdomadaires indépendants ainsi que des publications grand public et LGBTQ+. De plus, Bugs connaît Montréal comme une drag queen connaît les produits de beauté.

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