La journée internationale contre l'homophobie et la transphobie à Montréal

Richard Burnett

Richard « Bugs » Burnett est un auteur, rédacteur, journaliste, blogueur et chroniqueur canadien. Il écrit pour des hebdomadaires indépendants ainsi que des publications grand public et LGBTQ+. De plus, Bugs connaît Montréal comme une drag queen connaît les produits de beauté.

Cet article a été mis à jour le 2 mai 2023.

L’organisme à but non lucratif montréalais Fondation Émergence a lancé la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie au Québec il y a 20 ans. Celle-ci se déroule depuis le 17 mai de chaque année. Pour cette 21e édition, elle s’organise autour du thème suivant: « les LGBTphobies sont des peurs irrationnelles. »

« Les phobies constituent des peurs irrationnelles qui en général ne peuvent pas être expliquées, mais qui ont des répercussions concrètes, précise le président de la Fondation Émergence, Patrick Desmarais. Ce qui différencie les LGBTphobies des autres, c’est le fait qu’elles visent directement les personnes LGBTQ+ et qu’elles ont des conséquences néfastes bien réelles sur leur vie: elles sont invisibilisées, attaquées, et on essaie même de les corriger. Les communautés LGBTQ+ existent depuis toujours et ne présentent aucun danger. On doit rappeler que ce ne sont pas des maladies, et que la diversité sexuelle et de genre fait tout simplement partie de la nature. »

 

Sensibiliser la population

Le 17 mai représente une date symbolique: ce même jour de l’année 1990, l’Organisation mondiale de la santé retirait l’homosexualité de sa liste de maladies mentales.

En 2003, la Fondation Émergence a créé la première journée nationale contre l’homophobie, par la suite devenue soulignée un peu partout dans le monde. En 2014, l’OBNL y a ajouté la lutte contre la transphobie.

La Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie (aussi connue comme la Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie dans certains pays) vise à sensibiliser les gens aux répercussions des phobies liées aux collectivités LGBTQ+ et à encourager les instances gouvernementales à prendre les mesures nécessaires pour que les droits de ces communautés soient reconnus.

Cette journée est désormais soulignée dans plus de 130 pays dans le monde, dont 37 où les relations de même sexe demeurent illégales. On organise actuellement des milliers d’initiatives dans le genre, petites et grandes, à travers la planète; il n’existe toutefois aucune campagne centralisée, et certaines associations visent aussi à lutter contre la lesbophobie, la biphobie ou l’intersexephobie.

Des statistiques bouleversantes

La Fondation Émergence lutte contre l’homophobie, la lesbophobie, la biphobie et la transphobie par le biais de divers programmes de sensibilisation qui ont lieu tout au long de l’année.

Dans le dépliant de l’édition 2023 de la JICHT, la Fondation Émergence déclare ceci: « Malheureusement, être LGBTQ+ est encore perçu comme un choix qui, selon certaines personnes, est influencé par les représentations LGBTQ+ auxquelles ont accès les gens en grandissant. Par conséquent, les LGBTphobies ont tendance à entraîner des phénomènes de censure et de répression qui existent encore dans de nombreux pays. »

La Fondation Émergence rapporte que 69 pays criminalisent encore l’homosexualité, et que les relations homosexuelles sont passibles de la peine de mort dans 11 pays.  De plus, 31 pays disposent de lois qui censurent ou prohibent les discussions, la promotion ou l’enseignement de la diversité sexuelle et de genre dans les médias, les écoles et le grand public.

Malgré le fait que Montréal constitue un véritable refuge queer et que le Québec soit devenu en 1977 la première juridiction au Canada à interdire la discrimination basée sur l’orientation sexuelle, la maison de sondage Léger – dans une enquête mandatée par la Fondation Émergence en 2023 – mentionne que 42 % des Québécois et des Québécoises se montrent insensibles aux questions LGBTQ+ ou n’en saisissent pas l’importance.

Cette étude indique également qu’un tiers de la population québécoise éprouve un certain malaise face à deux hommes qui s’embrassent, et un cinquième lorsqu’on parle de deux femmes. De plus, un quart des Canadiens et Canadiennes ressentirait de la gêne à l’idée de rencontrer une personne professionnelle ouvertement transgenre, tandis que 37 % d’entre eux et elles ne se sentent pas à l’aise d’intervenir en présence de comportements LGBTphobes.

« Montréal est un endroit assez extraordinaire pour les gens queers, mais on peut toujours faire mieux », déclare Olivia Baker, responsable du programme de la Fondation Émergence.

 

Du matériel éducatif

Le matériel de campagne de la Fondation Émergence est désormais offert en 20 langues. De plus, pour la présente édition de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, l’organisme établi à Montréal distribuera des affiches en français et en anglais dans les écoles du Québec.

Visitez le site bilingue de la Fondation Émergence pour commander des affiches et des dépliants éducatifs gratuits.

Visitez les sites www.lgbtqphobias.ca et fondationemergence.org pour obtenir des informations sur l’édition 2023 de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

Richard Burnett

Richard « Bugs » Burnett est un auteur, rédacteur, journaliste, blogueur et chroniqueur canadien. Il écrit pour des hebdomadaires indépendants ainsi que des publications grand public et LGBTQ+. De plus, Bugs connaît Montréal comme une drag queen connaît les produits de beauté.

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