FIFA : place à l'art sur grand écran

Festival International du Film sur l'Art (FIFA)

Cet article a été mis à jour le 6 mars 2024.

En mars, le FIFA, le Festival international du film sur l’art vous fera découvrir le vaste monde de l’art sur les grands écrans de Montréal. Des artistes dans leur atelier aux danseurs sur scène, en passant par l’architecture, les orchestres et à peu près toutes les autres formes d’art qui soient, vous aurez la chance de découvrir la puissance de la créativité lors du plus grand festival de films sur l’art au monde, présenté du 14 au 24 mars dans les salles de cinéma de la ville.

 

La 42e édition du Festival international du film sur l’art (FIFA) offre une rare occasion de voir en première canadienne, nord-américaine et mondiale de nouveaux longs métrages, courts métrages et documentaires, tous consacrés à la diversité des pratiques artistiques. Présenté dans les cinémas et lieux culturels de Montréal, ainsi qu’en ligne, le festival projette cette année quelque 200 productions en provenance de plus de 40 pays.

Les technologies du présent

L’un des objectifs du Festival international du film sur l’art, c’est de rendre l’art accessible au plus grand nombre, en rassemblant non seulement les institutions artistiques et les acteurs majeurs du monde entier, mais aussi les artistes et les formes d’art expérimentales et marginales, qu’ils ou elles soient peintres, photographes, musiciens, architectes ou danseurs. Cela ne fait pas de doute : au FIFA, il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir et des thèmes intéressants à approfondir!

L’un des principaux thèmes abordés cette année est l’impact de la technologie. Le festival commence sur les chapeaux de roue avec Obvious, hackers de l’art, qui retrace les débuts d’un célèbre collectif d’artistes français devenu mondialement connu en 2018, lorsque la première œuvre d’art créée en collaboration avec l’IA a été vendue par Christie’s pour la somme faramineuse de 432 500 dollars. Sur le thème de l’IA et des maîtres de la technologie, What the Punk est un film qui suit le phénomène (aujourd’hui disparu) des CryptoPunks, tandis que The Great Endeavor (présenté à la Biennale d’architecture de Venise) porte à l’écran le plus grand projet de l’humanité : la capture et le stockage souterrain des gigatonnes de dioxyde de carbone générées par l’humain. 

Ne manquez pas non plus les deux installations de Vincent Charlebois, La couleur de Montréal et La fabrication de forêts futures, respectivement à Place Ville Marie et près de la station de métro Saint-Laurent. Toutes deux proposent une réflexion sur la relation entre la technologie et notre expérience de la nature, que ce soit par le biais de la déforestation de l’Ouest canadien ou du paysage urbain de Montréal. Elles sont accessibles gratuitement.

La nature et au-delà

L’un des volets les plus intéressants de l’édition 2024 est la programmation de courts-métrages d’artistes conçue par les commissaires Pascale Pronnier et Louise Déry et dédiée au regard que nous portons sur les forêts, qu’elles soient bucoliques, pittoresques, sublimes, romantiques, sacrées, patrimoniales ou menacées. 

Le documentaire sud-africain Sculpting This Earth suit quant à lui l’artiste Strijdom van der Merwe, qui utilise le bois des forêts d’Afrique australe pour créer des œuvres de land art à couper le souffle. Dans La Ricerca, découvrez l’artiste italien Luigi Lineri qui, depuis six décennies, a rassemblé une collection de pierres trouvées dans les montagnes de Lessinia. Le long-métrage !AITSA, pour sa part, tisse des liens entre la construction d’un radiotélescope colossal et les vastes étendues désertiques du Karoo, en Afrique du Sud, habitées depuis des siècles par des peuples autochtones. 

La terre inspire, nourrit et fournit les moyens d’être savamment créatifs. C’est le constat que vous ferez en regardant Green Over Gray : Emilio Ambasz, qui explore la révolution de l’architecture verte à travers les projets phares d’Emilio Ambasz, pionnier du débat sur l’impact du changement climatique. 

Perspectives féminines

Plus de la moitié des films de l’édition 2024 sont réalisés ou coréalisés par des femmes. La programmation Regards de femmes, élaborée par l’Institut du monde arabe, à Paris, met en scène des réalisatrices des pays arabes, tandis que le programme en hommage à Manon Labrecque, décédée à la fin de l’été 2023, offre un aperçu des 30 années de recherche et d’invention de cette artiste majeure de la vidéo et des médias. 

Les célébrations du talent au féminin avec le Colloque sur l’état de la recherche et l’héritage artistique de Marcelle Ferron, une artiste automaticienne et signataire du Refus global dont on célèbre le 100e anniversaire de naissance cette année. Dans Ourse bleue, de Claude Hamel, on découvre l’autrice, peintre, poète, sculptrice et conteuse des Premières Nations Virginia Pésémapéo Bordeleau, vue comme l’essence même de la réconciliation. 

Enfin, The 9 Lives of Barbara Dane vous plongera dans la vie tumultueuse de la musicienne et inébranlable militante pour la justice sociale Barbara Dane, aujourd’hui âgée de 96 ans.

Carte-blanche : place à la créativité

Outre les œuvres en compétition, le FIFA présente la collection Carte blanche, un volet de films consacrés à de grands artistes et institutions, notamment le Cirque du Soleil (on pourra notamment voir l’un de ses spectacles emblématiques donnés à Las Vegas, O, sur grand écran), la TOHU, la cité des arts du cirque et Naël Jammal, l’Institut du monde arabe de Paris, Jean Paul Riopelle (qui fait l’objet de tout un volet intitulé Autour de Riopelle) et l’Au-delà du papier de Oana Suteu Khintirian​. En outre, FIFA Connexions réunira les professionnels de l’industrie et le Symposium des festivals de films sur l’art mettra en relation le FIFA et ses pairs.

La programmation de cette 41e édition du Festival international du film sur l’art est présentée dans des lieux qui, pour la plupart, sont des salles de spectacle ou des lieux d’exposition : le Monument-National, le Théâtre Outremont, le Centre canadien d’architecture, le Cinéma du Musée et le Musée McCord Stewart, notamment, ainsi que le Musée national des beaux-arts de Québec. Mais pour accroître sa portée, le festival propose également sur arts.film, sa plateforme de diffusion en ligne, la quasi-totalité de ses films durant tout l’événement.

 

Robyn Fadden

Robyn Fadden

Rédactrice et éditrice basée à Montréal, Robyn Fadden était reconnue pour sa curiosité, sa créativité et sa passion pour les trésors cachés de la ville. Pendant plus de 10 ans, Robyn a collaboré avec Tourisme Montréal. Elle a enrichi de sa voix vibrante et de ses vastes connaissances des récits sur l’art, la musique et la culture locale. Robyn a également couvert des événements majeurs pour HOUR, MUTEK, ARTINFO, CKUT 90.3FM, et bien d’autres. Elle est partie en septembre 2024, et bien qu’elle nous manque profondément, son travail continuera de nous inspirer.

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